Le projet de service

1. Se veut lieu de bien-être et de sérénité pour les accueillis. La bienveillance constitue une condition sine qua non de la réussite. OSCARE doit être une hétérotopie, un lieu autre, au cœur duquel on peut se reposer, prendre force, se ressourcer, et expérimenter un autre rapport au monde et un autre rapport à soi du monde. OSCARE doit être un lieu où le jeune peut faire une pause, prendre le temps du soin, éventuellement faire l’expérience de l’affection, y compris animale. Cependant, cette bienveillance ouvertement assumée doit être structurante. En ce sens, elle implique et s’inscrit dans un respect du cadre. En particulier, le non-respect de celui-ci fait l’objet de réponses d’OSCARE (réponses évidemment adaptées tant à la situation hors cadre constatée qu’à l’évolution et aux potentialités du jeune concerné).
2. Instaure un climat de confiance et de communication privilégiée. Ce point découle naturellement du précédent.
3. Met en place un accompagnement individualisé et spécifique. Chaque jeune est particulier, son évaluation initiale, puis son suivi, dessinent des lignes d’intervention éducative, et (souvent) psychothérapeutiques. De fait, le faible nombre de jeunes accueillis favorise l’adaptation à chacun d’eux.
Chaque jeune bénéficie d’une prise en compte singulière, en raison de son histoire, de ses caractéristiques psycho-physiologiques, de son environnement familial., de la nature particulière de ses projections. Le personnel prend en considération la personnalité et les potentialités du jeune dans leur globalité. Pour créer les conditions d’un processus de développement positif dans une perspective d’autonomisation.
Ce qui précède ne signifie pas que le groupe ne puisse être un support pour l’accompagnement, cela signifie avant tout que l’attention portée à l’individu et à sa personne est maximale car essentielle.

4. Attache une grande importance à l’écoute. Les jeunes accueillis n’ont pas forcément connu l’écoute, ni pu exprimer leur malaise qu’il soit physique ou psychologique. L’écoute est une écoute bienveillante, qui autorise l’expression dans leurs mots, notamment lorsqu’ils sont encore en phase d’intégration. Les mots, les manières d’agir sont la traduction de ce que le passé a inscrit en chacun d’eux. Ils sont considérés, donc acceptés, et travaillés, comme tels. Voir derrière la violence des mots, parfois des gestes, est une des conditions de l’affaiblissement de celle-ci et de sa maîtrise à terme. Les jeunes usent des mots qu’ils ont toujours entendus. Derrière les mots, les adultes d’OSCARE s’efforcent d’entendre le sens profond que ces derniers recèlent. Il ne s’agit pas d’un quelconque laxisme, ni de laisser ces expressions « polluer » les relations entre jeunes. Il s’agit de les entendre, de les comprendre, de les contenir aussi, pour mieux les travailler.
5. Organise la participation des jeunes aux décisions qui les concernent directement : il y a une réunion mensuelle (le soir, après le repas). À cette occasion, le cadre est rappelé. Ils s’expriment, demandent, se plaignent, on leur dit ce qu’on peut faire et ce qu’on ne peut pas faire. Il y a des comptes rendus de ces réunions par les 2 permanents généralement présents. S’ajoutent de nombreuses régulations informelles, lesquelles sont facilitées par les adultes. Il y a aussi une boîte à idées à la disposition de tous. Plus, classiquement, lorsque les éducateurs rédigent une synthèse, elle est communiquée au jeune concerné qui exprime alors son accord ou son désaccord avant que le texte soit envoyé au service placeur. Enfin, OSCARE soumet à chaque jeune un questionnaire relativement exhaustif, ceci annuellement et avant son départ définitif. Ce questionnaire annuel permet de faire un point, de réguler relations, comportements et dispositions, en accord avec le jeune. On le trouvera en annexe.

6. Crée les conditions favorables à un relationnel privilégié entre l’animal et les accueillis au travers de diverses activités pédagogiques.
Les animaux constituent un élément central du dispositif proposé aux jeunes. Au point que tout jeune qui, au cours des mois d’admission, ne répond pas bien à la médiation animale ne reste pas à OSCARE. La présence de chiens et de chats dans les locaux partagés par les fondateurs d’OSCARE et les jeunes participent au processus éducatif. D’autant plus que les jeunes accueillis par OSCARE sont souvent affectivement très carencés. Les animaux permettent des échanges tactiles. L’expérience de la tendresse et de l’attachement d’un animal est également positive.
La médiation animale est au cœur de l’histoire, des recherches et du Projet de la Ferme d’OSCARE.
C’est pourquoi la directrice et la directrice adjointe assument la responsabilité des animations canines et équines. C’est aussi pourquoi, nul mauvais traitement n’est autorisé : cela peut s’avérer dangereux pour le jeune maltraitant, voire pour les jeunes, cela met à mal la possibilité de médiation animale. Du reste, tous les animaux de l’Association sont socialisés, éduqués et respectent les critères de non agressivité, avant d’être mis à disposition des accueillis. Les animaux sont entretenus dans le respect de leur mode de vie et leur hiérarchie. Une surveillance quotidienne de leur bonne santé physique et comportementale est indispensable pour assurer la qualité des activités associant l’animal.
L’animal, qu’il vive en enclos ou au sein du domicile, est au cœur du dispositif d’OSCARE. Car, grâce à l’animal, les jeunes travaillent l’anticipation (des réactions possibles), le respect (cheval, chien), la concentration, le sens de la responsabilité (soins apportés aux animaux), expérimentent l’affection qu’ils peuvent faire naître chez l’animal et l’intérêt de ces interactions. Ils apprennent également à se maîtriser et à ne pas avoir des comportements qui effraieraient ou énerveraient les animaux.

7. Structure l’organisation de la vie quotidienne et des activités de manière à fournir des repères aux jeunes, des régularités rassurantes et orientantes.
Tout progrès est à prendre en compte et à valoriser, encore plus pour des jeunes ayant une sorte de tradition de l’échec, qui se dévalorisent et font montre d’une pénalisante absence de confiance en soi. Ces points stratégiques font l’objet d’une attention particulière de l’équipe d’OSCARE et, bien évidemment, de la direction. Lors des rencontres hebdomadaires, ils représentent une trame analytique sous-jacente qui interroge les pratiques de chacun et fait référence pour tous. Ils trouvent une déclinaison dans la façon dont sont organisées les activités régulières ci-dessous exposées.